Masse salariale et finances des administrations publiques
En 2023, le salaire moyen des hommes est supérieur de 14,2 % à celui des femmes, soit +365 € bruts mensuels pour les hommes.
Une première évaluation qu’il convient d’approfondir.
En effet, l’écart de salaire entre les femmes et les hommes varie selon le temps de travail, l’âge et le cadre d’emplois. Il est donc important de neutraliser ces variables avant de parler d’inégalités salariales, c’est l’analyse menée ici.
Nous observons que l’inégalité s’explique principalement par le temps de travail et l’âge, puisque quand le comparatif femmes – hommes est fait à temps de travail et âges équivalents, l’écart se réduit nettement pour atteindre 159 € bruts mensuels.
Les femmes, bien que majoritaires en nombre, réalisent un volume horaire annuel moins important : 79,1 % sont à temps plein en 2023.
Par ailleurs, leur rémunération progresse moins vite que les hommes en fin de carrière, les femmes accédant moins aux emplois de promotion.
La dernière variable d’inégalité est le cadre d’emplois des agents. Les plus rémunérateurs, comme les postes de direction, étant principalement occupés par des hommes.
Comparons maintenant la rémunération à cadre d’emplois égal (dernière ligne du graphique) : l’écart se réduit à 124 € bruts mensuels soit +5,2 % en faveur des hommes en 2023.
Notons que, si les départements et les régions affichent une égalité quasi parfaite des rémunérations entre femmes et hommes, des disparités demeurent au sein du bloc communal, notamment pour les communes de plus de 20 millions d’euros de masse salariale (écart de 7 %).
Une situation qui devrait évoluer favorablement avec l’instauration prochaine de l’index égalité professionnelle dans la fonction publique territoriale.
Les femmes sont plus nombreuses dans toutes les catégories hiérarchiques, pour atteindre 68 % de la catégorie A.
Aucune filière ne présente une répartition équilibrée des femmes et des hommes.
On note que les filières sociale, culturelle et animation sont très féminisées, elles sont également parmi les moins rémunérées.
Des écarts de salaires entre femmes et hommes sont présents au sein même des filières.
Parmi les plus égalitaires, on retrouve les filières animation, culturelle, sportive et les filières actives.
Parmi les moins égalitaires : les filières médicales, administrative, et technique.
Rares sont les cadres d’emplois dans lesquels les femmes gagnent plus que les hommes. C’est le signe d’une inégalité d’accès aux emplois de promotion.
Les quelques cas où les femmes ont des rémunérations plus élevées concernent des cadres d’emplois très majoritairement féminisés.
Par exemple : agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, puéricultrices territoriales, auxiliaires de puériculture territoriaux, infirmiers territoriaux en soins généraux, assistants territoriaux socio-éducatifs, assistants territoriaux d’enseignement artistique.
Astuce :
Au survol, faites apparaître tous les cadres d’emplois et les pourcentages Femmes-Hommes associés.
Cette répartition nous indique très clairement que les cadres d’emplois les mieux rémunérés sont en grande partie masculins.
Les rares cas où les femmes sont surreprésentées dans un cadre d’emplois à forte rémunération concernent des cadres d’emplois de la santé.
Astuce :
Au survol, faites apparaître tous les cadres d’emplois et les pourcentages Femmes-Hommes associés.
En excluant les cadres d’emplois de la santé, on observe que la proportion d’hommes sur les cadres d’emplois les mieux rémunérés est encore plus importante.
Cela prouve que les inégalités de rémunération entre les femmes et les hommes sont en partie expliquées par les cadres d’emplois choisis par les agents.
Bien souvent, les cadres d’emplois les moins bien rémunérés ont des régimes indemnitaires moins importants. Les employeurs territoriaux bénéficient donc d’un levier d’action via le régime indemnitaire.
94,5 % des hommes travaillent à temps plein pour 79,1 % des femmes.
La pyramide des âges par rémunération permet une double lecture : elle présente les écarts de rémunération par tranches d’âges, mais aussi les écarts d’évolution de la rémunération.
Quel que soit le genre, la croissance de la rémunération est forte jusqu’à 40 ans, avant de se tasser.
Ce ralentissement s’explique par le fait qu’à cet âge les agents ont tendance à atteindre les derniers échelons de leurs grades.
En fin de carrière, la rémunération se redynamise en particulier pour les hommes qui accèdent plus facilement aux emplois de promotion.
Nous pouvons ici identifier l’âge de départ moyen constaté et le volume d’agent partant en retraite sur chaque tranche d’âge.
Dans les catégories non actives, l’âge de départ moyen des hommes est de 62,8 ans et celui des femmes de 62,5 ans (axes verticaux du graphique). L’écart est faible, de l’ordre de deux mois et demi.
Les congés parentaux et interruptions de carrière ne semblent pas peser significativement sur la moyenne statistique.
Grâce aux courbes, on peut identifier les volumes d’agents partant à chaque âge.
Par exemple, à 62 ans :
Dans la catégorie active, nous pouvons observer qu’en moyenne, les hommes partent en retraite très légèrement avant les femmes (respectivement 61,2 ans et 61,5 ans).
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