Masse salariale et finances des administrations publiques
Stabilisation des effectifs en 2025 : entre contraintes financières et marché du travail sous tension
Les évolutions du coût unitaire et de ses composantes sont similaires à celles observées au niveau national.
Les collectivités de cette strate se démarquent par la perte d’ETP rémunérés à compter de juillet 2022, ce qui a pour effet de maintenir une croissance de masse salariale en dessous de 4 %.
Selon les prévisions pour 2025, l’évolution des ETP devrait atteindre une certaine stabilité avec un taux nul attendu pour décembre, en deçà de la progression de 0,48 % enregistrée au mois de mars 2025. Au vu du contexte financier et des tensions sur le marché du travail, ces intentions semblent en adéquation avec la tension financière et les difficultés d’attractivité rencontrées par les collectivités.
Le coût unitaire reste encore en 2025 le principal moteur de la masse salariale
À partir de janvier 2022, le coût unitaire devient le facteur principal d’évolution de la masse salariale et selon les estimations budgétaires, ce phénomène devrait se poursuivre en 2025.
L’évolution des ETP se stabilise ensuite en dessous de 0,5 % entre juillet 2022 et novembre 2024 (0,56 %). Leur prévision de croissance pour 2025 devrait s’inscrire dans la même tendance avec un taux de 0,64 % attendu pour décembre malgré une chute envisagée jusqu’à l’été 2025. Une estimation bien plus réaliste que celle qui s’esquissait lors des mois précédents.
D’après les intentions budgétaires 2025, le GVT, pour sa part, devrait atteindre 0,70 % à fin décembre. Ce niveau reste en phase avec les tendances observées dans les autres strates de collectivités, ainsi qu’avec les dynamiques baissières du coût unitaire et de la masse salariale. Un léger rebond est toutefois anticipé pour la fin d’année, possiblement lié à des revalorisations ponctuelles du régime indemnitaire en amont de la fin de mandat municipal. Ce phénomène reste toutefois marginal et contenu.
Et moi dans tout ça ?
J’anticipe dans Mon observatoire Adelyce
Des informations comparatives disponibles aussi en prospective grâce au consensus budgétaire observé chez les clients Adelyce :
• Quels sont les ajustements de dépenses de personnel qu’ils prévoient pour l’atterrissage de fin d’année ?
• Quelles sont leurs intentions pour l’exercice N+1 ?
• Comment se positionne mon budget prévisionnel dans ces tendances ?
Une évolution modérée mais stable des ETP
Sur toute la période, l’évolution des ETP des communes de cette strate oscille globalement entre 0 et 1 %.
La baisse des ETP s’est démontrée toutefois plus courte et moins forte en fin d’année 2023 et début d’année 2024. Notons que, même s’il n’a que très peu impact, l’effet NORIA passe en positif lorsque les ETP connaissent une décroissance.
Un léger rebond intervient sur les ETP en fin d’année 2024 avec 1,02 % de progression.
L’évolution des ETP et son impact sur la masse salariale devront donc être observés avec attention dans les prochains mois. Après une baisse de progression attendue au cours du printemps 2025, le taux d’ETP semblerait amorcer une reprise durant l’été avec une estimation, à 1,03 % pour décembre. Cette progression, bien que positive, reste néanmoins légèrement inférieure aux prévisions formulées en fin d’année 2024, à l’image des ajustements observés dans les autres strates.
Entre volontarisme et contraintes : les communes intermédiaires ajustent leur trajectoire RH
L’évolution des ETP des collectivités de cette strate a été moins impactée par la crise sanitaire dont le niveau oscille autour de 1 % entre 2019 et 2024.
Ils conservent une dynamique de croissance sur la quasi-totalité de la période d’étude, qui maintient la masse salariale sur une progression supérieure à 4,5 % en 2023 et au début de l’année 2024.
Contrairement aux autres strates de communes, les intentions budgétaires 2025 font apparaître un GVT relativement élevé dans les collectivités dont la masse salariale se situe entre 5 et 10 millions d’euros. Son taux est attendu à 1,26 % pour fin décembre. Cette orientation, cohérente avec les courbes d’évolution de la masse salariale et du coût unitaire, pourrait traduire une volonté de revaloriser le régime indemnitaire en fin d’année 2025.
Lors de notre précédente analyse, les projections d’évolution des ETP apparaissaient particulièrement ambitieuses, avec un taux estimé à 2,31 % pour décembre 2025 — une dynamique portée notamment par les enjeux politiques de fin de mandat à l’approche des élections de 2026. La révision de cette tendance à 0,75 % traduit une prise de conscience de ces communes quant aux limites d’attractivité de la fonction publique et aux difficultés de recrutement, reflétant ainsi une vision plus réaliste du contexte actuel.
Net ralentissement des effectifs et de la masse salariale à l’horizon 2025
Le coût unitaire connaît une phase de décroissance depuis juillet 2023. En dépit de ce paramètre, l’évolution de la masse salariale de ces petites communes conserve un niveau élevé, à plus de 6 % à fin 2024.
Cette progression s’explique principalement par les ETP, en hausse depuis l’été 2024, et par le GVT, porté par des mesures, réglementaires spécifiques à 2024 comme l’octroi de 5 points d’indice à tous les agents ou encore le versement de la prime pouvoir d’achat.
Selon les intentions budgétaires les plus récentes, la croissance des dépenses de personnel devrait connaître un net ralentissement, pour s’établir à seulement 0,98 % d’ici décembre 2025. Cette évolution s’inscrit dans la continuité des tendances observées sur le coût unitaire et les ETP.
Lors de notre précédente analyse, les prévisions des communes dont la masse salariale se situe entre 2 et 5 millions d’euros tablaient sur une progression des ETP de 2,76 % pour la fin d’année 2025. Elles sont aujourd’hui largement revues à la baisse, avec un taux ramené à 0,38 %.
Une véritable rupture pour cette strate, qui affichait jusqu’alors une dynamique à contre-courant des autres communes. Ce repli marqué reflète à la fois le contexte de rigueur budgétaire porté par les orientations gouvernementales et les tensions persistantes sur l’attractivité des collectivités locales.
De son côté, le GVT s’aligne sur les tendances générales, avec un taux de croissance annoncé à 0,75 % en fin d’année. Cette reprise intervient après un creux observé au début de l’automne, où le taux avoisinerait zéro.
Le transfert de compétences des communes vers les intercommunalités a un impact important sur la variation des ETP. Ce transfert s’accélère à partir de 2019, année charnière sur laquelle nous choisissons de faire un focus. Observons ici la dispersion des valeurs de variation d’ETP des communes (toutes tailles confondues).
Sur ce graphique, les observations sont triées par ordre croissant de variation d’ETP. 44 % des collectivités enregistrent une diminution de leurs ETP en 2019 (en bleu clair) et seulement 56 % des collectivités augmentent leurs ETP (en bleu foncé). Les compétences se centralisent.
Même si chaque commune ne diminue que légèrement ses ETP et sa masse salariale lors du transfert, on peut s’attendre à ce que la structure qui reçoit cette nouvelle responsabilité augmente significativement ses ETP.
Comparer cette répartition des ETP avec celle des intercommunalités.