PLF 2026 : La course contre la montre budgétaire est lancée !

PLF 2026 : La course contre la montre budgétaire est lancée !

Mis à jour le

Le 15 avril dernier, le Gouvernement a officiellement lancé l’ouverture des discussions autour du projet de loi de finances (PLF) pour 2026. Dans un contexte de déficit public plus élevé que prévu (5,5 % du PIB en 2024), l’ambition est de parvenir à comprimer la dette à 4,6 % du PIB en 2026. Cette première séquence de concertations marque le début d’un cycle budgétaire placé sous haute tension.

Projet de loi de finances : Texte rédigé par le Gouvernement (Direction du budget) et déposé sur le bureau de l’Assemblée générale puis du Sénat.

Il contient toutes les prévisions de recettes et d’autorisations de dépenses pour l’année à venir.

 

Loi de finances : Texte final, voté par le Parlement et promulgué par le Président de la République.

Une fois promulguée, elle a force de loi.

Elle fixe définitivement, pour l’année budgétaire, les crédits alloués à chaque programme et les niveaux de recettes autorisées.

Projet de loi de finances 2026 : Quel objectif ?

L’objectif principal du PLF 2026 sera de viser un redressement durable des comptes publics et d’enclencher une trajectoire vers les 3 % de déficit d’ici 2027-2029, conformément aux exigences européennes. 

Alors que la loi de finances pour 2025 avait misé sur une combinaison entre maitrise des dépenses et hausses ciblées de recettes, l’exercice 2026 s’annonce plus contraint encore avec un effort d’économies estimé entre 40 à 50 milliards d’euros.

Dans ce cadre, la contribution qui pourrait être demandée aux collectivités suscitent de vives inquiétudes chez les élus. Un montant colossal de 8 milliards d’euros est d’ores et déjà soufflé, soit 4 fois plus important que les 2,2 milliards d’euros d’économies réclamés cette année.

Lors de la première réunion du 15 avril dernier, l’Exécutif a posé les bases d’un dialogue élargi, associant ministères, parlementaires, collectivités et partenaires sociaux, dans l’optique de partager l’effort tout en maintenant la cohésion.

Pourquoi la loi de finances de 2026 promet d’être plus contraignante que celle de 2025 ?

Un déficit public plus élevé que prévu

Le budget 2026 de la France va se construire sur des fondations plus dégradées que celles de 2025. En effet, l’État s’attendait à un déficit de 4,9 % du PIB en 2024, mais il a finalement atteint 5,5 %. Les dépenses publiques ont dépassé plus significativement les recettes que ce qui avait été envisagé.

Résultat des courses : le Gouvernement doit corriger plus vite et plus fort en 2026 pour éviter que la dette ne s’emballe. En comparaison, pour le budget 2025, la situation apparaissait un peu plus maitrisée, l’effort à fournir s’est donc révélé moins brutal.

Des marges de manœuvre budgétaires épuisées

En 2025, le Gouvernement disposait encore de quelques leviers facilement activables pour équilibrer le budget : augmenter certains impôts (avec la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus par exemple), réduire certaines aides ou reporter des dépenses.

Mais ces options ont désormais été utilisées. Pour 2026, plus aucune marge facile à l’horizon. Il faudra donc aller chercher des économies plus profondes, plus compliquées à mettre en œuvre politiquement et techniquement :

  • Diminution des dépenses publiques durables (fonctionnement, prestation)
  • Révision des politiques publiques existantes
  • Eventuelles mises à contribution des collectivités et opérateurs

Une pression européenne renforcée

Avec le retour du cadre budgétaire européen (pacte de stabilité rénové), la France doit présenter une trajectoire crédible de retour sous les 3 % de déficit d’ici 2027-2029. Alors qu’en 2025, il restait encore un peu de flexibilité post crises (covid, inflation).

En 2026, cette discipline s’impose clairement, rendant les arbitrages plus sensibles.

Objectifs macro-économiques : stabilité et redressement renforcés

LF 2025
Discussions 2026
Réduction du déficit amorcée (4,9 % => 4,4 %)
Accélération du redressement
(objectif : 4,6 % puis 3 % à moyen terme)
Priorité sur la maitrise des dépenses +
hausse de certaines recettes
Économies de 20 à 40 milliards d’euros,
surtout sur les dépenses

En 2026, les collectivités pourraient être ainsi davantage mises à contribution dans l’effort global, surtout si l’État réduit ses concours financiers ou impose une trajectoire stricte de dépenses.

Collectivités territoriales : participation au redressement

PLF 2025
Discussions 2026
Les concours financiers de l’État
(Dotation globale de fonctionnement,
dotation de solidarité urbaine)
ont été relativement stables en volume, avec un léger soutien
à l’investissement local
(DETR, DSIL renforcées).
Une possible stagnation ou une baisse réelle
des dotations de l’État
(notamment la DGF) est évoquée pour 2026,
avec un discours fort sur « l’efficience » locale.
Priorité sur la maitrise des dépenses +
hausse de certaines recettes
Économies de 20 à 40 milliards d’euros,
surtout sur les dépenses

Fiscalité locale et autonomie financière

PLF 2025
Discussions 2026
Pas de grande réforme fiscale pour les collectivités
(après la suppression de la CVAE et la taxe d’habitation)
Des pistes sont discutées,
comme une remise à plat de la fiscalité locale ou
un rééquilibrage entre communes riches et pauvres
(péréquation renforcée)

Investissement et transition écologique

PLF 2025
Discussions 2026
Des crédits ont été fléchés pour la rénovation énergétique
des bâtiments publics locaux, via le fonds vert.
Ce dispositif pourrait être renforcé
mais conditionné à des résultats mesurables
(logique de contractualisation accrue)

PLF 2026 : Quelles perspectives pour les collectivités territoriales ?

Inquiétude croissante face à un effort budgétaire massif

  • Le Gouvernement prévoit jusqu’à 40 milliards d’euros d’économies dans le cadre du PLF 2026.

  • Les collectivités territoriales redoutent d’être encore une fois mises à contribution, comme cela a souvent été le cas lors des précédents ajustements budgétaires.

  • Plusieurs élus locaux expriment déjà leur préoccupation quant à une baisse des dotations (DGF, DSIL etc) ou à une pression renforcée sur leurs dépenses de fonctionnement.

Appel à une approche concertée : interventions de Nicolas Mayer-Rossignol et Amelie de Montchalin

  • Dans un entretien publié le 18 avril 2025, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol alerte sur une logique de « coupe aveugle », qui pourrait affecter directement les territoires.

  • Il réagit à la déclaration de François Bayrou qui évoquait un « effort de guerre » budgétaire : une image forte pour désigner l’ampleur des économies à réaliser.

  • Nicolas Mayer-Rossignol insiste sur le fait que cet effort ne pourra réussir sans les collectivités. Il appelle à une véritable contractualisation, permettant aux territoires d’être associés en amont, et de planifier leurs investissements au lieu de subir des décisions unilatérales.

  • Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, demande également une contractualisation avec les collectivités pour leur donner plus de visibilité, mais aussi inscrire une trajectoire de réduction des dépenses sur plusieurs années.

Pour mémoire : Le contrat de cahors est un accord-cadre entre l’État et les collectivités pour limiter la croissance de leurs dépenses, contre la promesse d’une aide financière plus stable et prévisible.

Des enjeux majeurs pour l’investissement local et la cohésion territoriale

  • Les collectivités territoriales jouent un rôle central dans l’investissement public local, elles portent près de 70 % de l’investissement public civil.

  • Affublées de contraintes financières, les collectivités territoriales pourraient ne plus soutenir des projets clés, notamment en matière de transition écologique, d’aménagement et de services publics de proximité.

  • Le défi pour le Gouvernement sera donc de trouver un équilibre, entre garantie d’économies réelles et préservation de la capacité d’action des territoires.

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