À partir de juillet 2022, la croissance de la masse salariale amorce une hausse historique sous l’effet du dégel de la valeur du point d’indice, qui a pour effet immédiat l’augmentation du coût unitaire.
À cette mesure s’ajoutent 3 revalorisations successives de la valeur du SMIC, avec rehaussement du minimum de traitement, en août 2022, janvier 2023 et mai 2023.
En juillet 2023, un décret portant non seulement sur la revalorisation du point d’indice, mais aussi sur l’attribution de points d’indice majorés différenciés (« bas de grilles catégories C et B »), a également une forte incidence sur la masse salariale.
Depuis l’été 2023, on observe un début de retour à la normale avec un taux de croissance de la masse salariale qui se stabilise et qui a tendance à diminuer.
Concernant les équivalents temps plein, depuis l’automne 2023, la progression tend à se stabiliser aux alentours de +1 %. D’ailleurs, nous atteignons le pic de croissance en décembre 2023 avec + 1,19 %.
Le versement de la prime pouvoir d’achat, à compter de novembre 2023, participe au maintien du GVT à plus de 2 %, avec à elle seule, un impact de 0,5 points sur celui-ci.
Ces mesures réglementaires n’ont pas eu le même impact sur l’ensemble des collectivités. Il convient de voir l’évolution de la masse salariale sur chaque strate de collectivité, dans l’étude Zoom sur les employeurs territoriaux.
Selon les intentions budgétaires 2024, la croissance de la masse salariale devrait avoisiner les 7 % avec comme facteurs principaux un GVT proche de 3,7 % et une augmentation inédite des ETP qui devrait atteindre 2,81 % en décembre 2024. Généralement optimistes lors de la budgétisation, les collectivités sont régulièrement confrontées à des difficultés de recrutement liées à la faiblesse d’attractivité qu’elles tentent d’améliorer en ajustant le RIFSEEP, et en acceptant la revalorisation des rémunérations des contractuels. L’expérience montre que ces chiffres doivent être interprétés comme des maximums que les collectivités auront du mal à réaliser, d’autant qu’elles devront le faire tout en remplaçant l’ensemble des effectifs partants en retraite.