Masse salariale et finances des administrations publiques
Analyse générale de l’évolution des taux
L’observatoire intègre désormais (à compter de décembre 2025) les charges patronales dans son périmètre d’analyse, ce qui constitue une nouveauté méthodologique. Cette évolution permet de restituer plus fidèlement le coût réel de la rémunération pour les employeurs territoriaux et éclaire sous un angle plus complet les dynamiques de la masse salariale. Le graphique illustre précisément cette progression en retraçant l’évolution conjointe du taux de charges global et plus spécifiquement des taux CNRACL et URSSAF.
Sur une longue période, les trois courbes montrent une relative stabilité, avec des oscillations limitées autour de zéro.
Cette phase s’étend jusqu’à la fin de l’année 2024. À partir de 2025, un changement de régime se dessine nettement : les trois indicateurs amorcent une hausse rapide et convergente, traduisant une montée simultanée de plusieurs composantes du coût employeur.
Le rôle structurant de la hausse du taux CNRACL
La courbe de la CNRACL constitue l’un des moteurs principaux de cette inflexion, ce qui est logique vu le poids majoritaire des titulaires CNRACL en France. Longtemps modérée et même légèrement négative selon les mois, elle connaît une élévation franche à compter de 2025. Cette évolution reflète directement l’application du relèvement du taux de cotisation CNRACL (+3 points tous les ans à compter de janvier 2025 et jusqu’en 2028 inclus), mesure qui pèse mécaniquement sur les employeurs territoriaux.
L’évolution du taux de charges total
Le taux de charges global suit une trajectoire similaire. Après plusieurs années de variations minimes, il s’oriente nettement à la hausse en 2025. Cette montée s’explique par un faisceau d’éléments cumulés, dont l’impact CNRACL mais aussi la fin de la compensation URSSAF exceptionnelle au titre de l’année 2024.
Le graphique montre bien que la disparition de cette mesure provoque un redressement immédiat du taux, ce qui confirme l’effet mécanique de cette rupture de série.
Une progression URSSAF plus nuancée mais significative
La courbe URSSAF suit un mouvement variable mais progressivement orienté à la hausse dès 2021. Cette tendance s’explique par l’évolution de l’assiette de cotisation, portée par plusieurs facteurs cumulatifs : l’augmentation continue de la part des agents contractuels, les ajustements successifs du régime indemnitaire, les transformations structurelles de la rémunération des contractuels permanents, ainsi que le glissement vieillesse technicité appliqué aux agents titulaires, qui accroît leur rémunération permanente et donc leur base URSSAF.
Après un repli ponctuel en 2024 lié à un effet exceptionnel propre à cette année, la courbe retrouve logiquement une trajectoire ascendante en 2025.
Forte dynamique de croissance post-covid puis retour à la normale
L’effet Noria représente un faible impact, il est globalement négatif sur bon nombre de périodes. Il s’agit de son évolution normale.
Cette évolution s’inverse en septembre 2020 avec un effet Noria qui devient positif pendant 15 mois, il redescend dans le négatif en début d’année 2022 et ce, jusqu’en fin d’année 2023 où, sous les difficultés de recrutement des collectivités, il remonte jusqu’à la rentrée scolaire 2024. Conséquence du changement de gouvernement et de la rigueur budgétaire exigée, les collectivités sont plus prudentes dans leurs recrutements et l’effet Noria repasse légèrement en négatif.
Malgré son très faible impact sur la masse salariale, l’effet Noria reste un indicateur pertinent pour en interpréter les évolutions des dépenses de personnel. Un impact positif de l’effet Noria peut indiquer :
L’année 2024 marquée par une nouvelle hausse du GVT
À fin 2024, la croissance du GVT se fixe à 2,43 %, puis décroit légèrement à 2,24 % en mars 2025.
Le graphique ci-contre démontre que la majorité des phénomènes qui ont porté la hausse des rémunérations des agents en 2024 sont spécifiques à cette année-là, notamment lorsque les collectivités ont choisi de verser la prime pouvoir d’achat.
Les décisions à la main des collectivités ont eu un fort impact sur 2024. Parmi les 2,5 % de croissance du GVT, plus de la moitié est expliquée par des augmentations provenant directement de mesures endogènes (internes).
Enfin, l’analyse détaillée de la part de RIFSEEP prouve une réelle volonté d’utiliser ce dispositif comme levier, puisqu’il représente à lui seul près d’un tiers de l’évolution du GVT sur 2024.
Pour étudier la progression du GVT par strate et type de structure, rendez-vous sur l’onglet « employeurs territoriaux ».
NOUVEAU
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Effet Noria : petit impact, grands enseignements
L’effet Noria représente un faible impact, il est globalement négatif sur bon nombre de périodes. Il s’agit de son évolution normale.
Cette évolution s’inverse en septembre 2020 avec un effet Noria qui devient positif pendant 15 mois, il redescend dans le négatif en début d’année 2022 et ce, jusqu’en fin d’année 2023 où, sous les difficultés de recrutement des collectivités, il remonte jusqu’à la rentrée scolaire 2024. Conséquence du changement de gouvernement et de la rigueur budgétaire exigée, les collectivités sont plus prudentes dans leurs recrutements et l’effet Noria repasse légèrement en négatif.
Malgré son très faible impact sur la masse salariale, l’effet Noria reste un indicateur pertinent pour en interpréter les évolutions des dépenses de personnel. Un impact positif de l’effet Noria peut indiquer :
Hausses de la valeur du point : un facteur déterminant
La valeur du point d’indice a augmenté de 3,5 % au 1er juillet 2022, passant de 4,68 (valeur arrondie au centième) à 4,85.
La valeur du point explique en grande partie la hausse du coût unitaire à partir de juillet 2022, hausse auparavant portée principalement par le GVT.
La nouvelle hausse de 1,5 % intervenue en juillet 2023 a porté la valeur du point à 4,92. Cette hausse, moins importante qu’en 2022, atténue le ralentissement de l’impact de la valeur du point sur la masse salariale. Cet impact atteint les 1,5 % sur 12 mois, c’est-à-dire en juin 2024. Il s’agit donc d’un ralentissement de la croissance de l’impact de la valeur du point et non d’une baisse de l’impact de la valeur du point.
La logique de coût en perte de vitesse
Le GVT explique majoritairement l’évolution du coût unitaire jusqu’à la hausse de la valeur du point d’indice de juillet 2022. Le coût unitaire devient alors le principal moteur de l’évolution de la masse salariale. Le nouveau dégel du point d’indice de juillet 2023 contribue à maintenir la tendance à la hausse du coût unitaire et du GVT.
Cette dynamique de croissance du GVT tend à s’atténuer au fur et à mesure, entrainée par le ralentissement de croissance du coût unitaire. Compte tenu de la forte croissance des ETP, nous pouvons constater que le coût unitaire n’est plus le seul facteur d’évolution de la masse salariale.
L’impact de l’effet Noria est globalement limité mais témoigne des efforts financiers consentis pour recruter de nouveaux agents.
Fonction publique hospitalière