SMIC : Revalorisation entre 1 % et 1,5 % au 1er janvier 2026 ?

SMIC : Revalorisation entre 1 % et 1,5 % au 1er janvier 2026 ?

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Selon une récente annonce effectuée dans le cadre de la présentation du budget 2026, le SMIC pourrait être à nouveau réhaussé en janvier 2026.

Au 16 octobre 2025, la valeur mensuelle brute du SMIC s’élève à 1 801,80 euros, soit 11,81 euros de l’heure.

Selon les premières estimations relayées par la presse économique, une revalorisation comprise entre 1,2 % et 1,4 % pourrait intervenir au 1er janvier 2026. Cette évolution porterait le montant du SMIC entre 1 823,42 euros (+21,42 euros) et 1 827,02 euros (+25,22 euros) bruts mensuels.

Quelles conséquences dans la fonction publique ?

Le traitement indiciaire minimal dans la fonction publique demeure actuellement fixé à l’indice majoré 366, correspondant à 1 801,74 euros bruts mensuels. Le Conseil d’État a consacré, comme principe général du droit, l’obligation pour les employeurs publics de garantir à leurs agents une rémunération au moins égale au montant du SMIC.

Afin d’assurer le respect de ce principe, le Gouvernement a, ces dernières années, instauré successivement des relèvements du minimum de traitement (d’avril 2021 à juillet 2023).

L’indemnité différentielle, quant à elle, a été réactivée en fin d’année 2024 et concerne actuellement les agents rémunérés à l’indice majoré 366, pour un complément de 0,06 euros bruts par mois. D’après les estimations de la DGAFP, environ 230 000 agents étaient concernés.

Dans l’hypothèse d’une revalorisation du SMIC comprise entre 1,2 % et 1,4 % au 1er janvier 2026, celui-ci deviendrait supérieur de plus de 20 euros au traitement de base plancher.

L’indemnité différentielle serait alors étendue aux agents rémunérés sur les indices majorés 366 à 370 inclus dans le scénario bas, et jusqu’à l’indice 371 dans le scénario haut. Seraient donc impliqués les 5 premiers échelons des cadres d’emplois (C1) et les 3 premiers des cadres d’emplois (C2) dans le scénario minimum.

Une indemnité différentielle critiquée

Ce mécanisme d’indemnité différentielle suscite néanmoins des réserves dans la fonction publique territoriale.

Bien qu’elle ait pour vocation à garantir une rémunération au moins égale au SMIC, elle prend la forme d’une prime, distincte du traitement indiciaire brut.

Cela crée une situation paradoxale pour les agents titulaires : l’indemnité compense en réalité une part du traitement de base indiciaire (TBI) mais n’est pas intégrée à celui-ci. Elle n’entre donc pas dans le calcul de certains droits et cotisations (notamment pour la retraite, les avancements d’échelon ou certaines indemnités).

Cette présentation sous forme indemnitaire plutôt qu’indiciaire est ainsi perçue comme une dénaturation du principe d’égalité de traitement et comme un palliatif temporaire plutôt qu’une mesure structurelle d’ajustement du bas de la grille.

Le ministre Marcangeli du Gouvernement de François Bayrou avait ouvert une porte quant à une réforme des grilles. L’actuel Gouvernement Lecornu II poursuivra-t-il l’exploration de ce projet avec une potentielle mise en place avant le 1er janvier 2026 ou préfèrera-t-il réhausser les indices pour ne pas invoquer l’indemnité différentielle controversée ?


Quel effet budgétaire pour les collectivités ?

L’impact financier de la revalorisation du SMIC va demeurer marginal. Pour la majorité des collectivités et de leurs établissements publics, la dépense additionnelle liée à l’extension de l’indemnité différentielle devrait représenter moins de 0,05 % de la masse salariale en année pleine, ce qui ne constitue pas un enjeu significatif pour la construction du budget 2026.

Toutefois, cette augmentation du SMIC impactera les rémunérations des contractuels de droit privé (apprentis et contrats aidés) mais aussi les profils à statut particulier (assistants maternels et assistants familiaux). Pour les assistants familiaux, l’impact pour les conseils départementaux sera plus important au regard du nombre d’agents.

Le véritable défi repose désormais, non pas sur la progression du coût des agents, mais sur la maitrise des effectifs tel que le recommande rigoureusement la Cour des comptes dans le fascicule 2 de son rapport annuel sur les finances publiques locales.

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