Fonction publique territoriale : mesures règlementaires pour préparer le budget 2026

Règlementaire quels éléments exogènes pour 2021

Fonction publique territoriale : mesures règlementaires pour préparer le budget 2026

Mis à jour le

La fonction publique territoriale est confrontée à plusieurs évolutions réglementaires. Le point sur ces nouveautés que les collectivités doivent considérer de près et sur leurs impacts.

Grand Live 30’ métier

FLASH INFOS
Contexte politique inédit :
quelles perspectives pour 2025 ?

Mardi 14 janvier 2025 – 14h30

Collectivités & Services Départementaux d’Incendie et de Secours

Sommaire

Grand Live 30’ métier

FLASH INFOS
Contexte politique inédit :
quelles perspectives pour 2025 ?

Mardi 14 janvier 2025 – 14h30

Collectivités & Services Départementaux d’Incendie et de Secours

Nouveautés règlementaires 2026

37,65 % : le nouveau taux de cotisation patronal CNRACL au 1er janvier 2026

À compter du 1er janvier 2026, le taux de cotisation patronal à la CNRACL (Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales) augmentera à nouveau de 3 points et sera porté à 37,65 % (Décret n°2025-86).

Cette hausse marque une nouvelle étape dans l’adaptation du financement du régime de retraite des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers. Elle traduit également la volonté d’assurer la pérennité du système face à l’évolution démographique et à l’allongement des carrières.

Pour les employeurs publics, cette progression détiendra un impact budgétaire non négligeable, notamment sur la masse salariale des collectivités locales.

La CNRACL, qui couvre près de 2,3 millions d’actifs et 1,2 million de pensionnés, poursuit ainsi sa trajectoire d’équilibre, conformément aux orientations fixées par la loi de financement de la Sécurité sociale 2025 et aux analyses de la Caisse des dépôts.

Protection sociale complémentaire des agents : couverture du risque santé

Dès le 1er janvier 2026, les employeurs publics territoriaux seront tenus de participer au financement des garanties d’assurance de protection sociale complémentaire souscrites par leurs agents pour couvrir leur risque santé (dépenses liées à une maternité, une maladie ou un accident).

Cette participation devra être d’un montant minimum de 15 euros brut par mois et par agent, conformément à l’article 6 du décret n°2022-581 du 20 avril 2022.

Sont bénéficiaires les fonctionnaires, qu’ils soient titulaires ou stagiaires, ainsi que les agents contractuels de droit public ou privé.

Les principes à respecter

  • Le versement doit s’effectuer sous forme unitaire ;
  • Une modulation est possible selon des tranches de rémunération et, éventuellement, en tenant compte de la composition familiale (conjoint, enfants) ;
  • Aucune modulation n’est admise selon la catégorie hiérarchique (A, B, C), ni selon le statut (contractuel ou titulaire) ;
  • La participation ne peut pas être calculée au prorata du temps de travail, ni conditionnée à une ancienneté ;

Quelles modalités de mise en œuvre ?

  • Par labellisation : l’employeur accorde la participation aux agents concernés ayant adhéré à un contrat labellisé, sur présentation d’une attestation délivrée par l’organisme assureur ;
  • Par convention de participation : l’employeur verse la participation aux agents ayant adhéré au contrat collectif négocié par le centre de gestion (CDG) dans le cadre d’une convention de participation ;

Nouveautés règlementaires 2025

Non reconduction de la GIPA en 2024 et 2025

La GIPA (garantie individuelle de pouvoir d’achat) a pour finalité de compenser l’écart constaté entre la progression du traitement indiciaire brut d’un agent sur une période de référence de 4 ans (du 31 décembre de l’année N-4 au 31 décembre de l’année N-1) et l’évolution de l’indice des prix à la consommation (hors tabac) durant cette même période.

En pratique, si le traitement indiciaire brut d’un agent a augmenté moins rapidement que l’inflation sur les 4 années, celui-ci perçoit une indemnité brute correspondant à la perte de pouvoir d’achat subie.

Ce mécanisme, instauré à l’origine à titre provisoire, a fait l’objet de reconductions successives chaque année jusqu’en 2023.

Seulement, depuis l’année 2024, cette GIPA ne dispose plus d’avenir comme le précise cette réponse ministérielle du 05/12/2024. « Ce dispositif n’avait en outre pas vocation à être pérennisé à sa création ».

Ainsi, la GIPA ne serait pas non plus reconduite en 2025.

Assurance chômage : Baisse de la contribution employeur

Tel qu’édicté par la convention du 15 novembre 2024 relative à l’assurance chômage et ses textes associés, le taux de contribution des employeurs à l’assurance chômage est abaissé de 0,05 points à partir du 1er mai 2025. Il passe donc de 4,05 % à 4 %.

Protection sociale complémentaire : prévoyance en 2025, santé en 2026

Le décret n° 2022-581 du 20 avril 2022, précise les garanties minimales au titre de la couverture prévoyance. Il définit les montants de référence permettant de déterminer la participation minimale obligatoire des employeurs au financement des cotisations de protection sociale complémentaire. Elles sont destinées à couvrir les risques santé et prévoyance.

Pour le risque prévoyance, la participation ne pourra être inférieure à 20 % du montant de référence fixé à 35 €, soit 7 €. L’obligation de participation financière en prévoyance s’impose aux employeurs territoriaux à compter du 1er janvier 2025.

Pour le risque santé, cette participation ne pourra être inférieure à 50 % du montant de référence fixé à 30 €, soit 15 €. L’obligation de participation financière en santé s’impose aux employeurs territoriaux à compter du 1er janvier 2026.

CNRACL : Hausse de 3 points par an jusqu’en 2028

Le décret sur la hausse du taux de cotisation à la CNRACL a été publié au Journal Officiel le 31 janvier 2025. Il acte une mesure qui va fortement impacter les projections budgétaires des 4 prochaines années : l’augmentation de 3 points par an du taux de cotisation d’assurance vieillesse applicable aux rémunérations versées aux fonctionnaires territoriaux et hospitaliers.

Le taux de cotisation actuel de 31,65 % va atteindre en part patronale 43,65 % à l’horizon 2028.


Une mission inter-inspections, composée des inspections générales de l’administration, des affaires sociales et des finances, a examiné la situation financière de la CNRACL. D’après les estimations, pour que le régime atteigne l’équilibre il faudrait que le taux de cotisation employeur grimpe à 50,34 % en 2030.

Retour au taux normal de l'URSSAF maladie pour le régime spécial CNRACL

Un décret du 30 janvier 2024 prévoit, à compter du 1er janvier 2024 :

  • Une hausse d’un point du taux des cotisations vieillesse affectée à la CNRACL comme l’avait annoncé le gouvernement (31,65 % contre 30,65- %)
  • Une baisse d’un point du taux des cotisations maladie (8,88 % contre 9,88 %) au titre de l’année 2024

Le taux ordinaire des cotisations maladie à 9,88 % signe son retour au 1er janvier 2025 comme le précise le site internet de l’URSSAF.

Nouveautés règlementaires 2024

Augmentation du SMIC au 1er novembre 2024

Enregistrant une hausse de 2 % au 1er novembre 2024, le SMIC va dépasser l’indice majoré minimum d’environ 230 000 agents publics. Ces derniers recevront donc 6 centimes d’indemnité différentielle.

Un nouveau régime indemnitaire pour la police municipale

Le décret du 26 juin 2024 modifie le régime indemnitaire des policiers municipaux. Sont concernés les « fonctionnaires relevant des cadres d’emplois des directeurs de police municipale, chefs de service de police municipale, agents de police municipale et gardes champêtres », précise le texte.

Le nouveau cadre réglementaire prévoit qu’une collectivité peut mettre en place une indemnité spéciale de fonction et d’engagement, constituée d’une part fixe et d’une part variable.

Pour en savoir plus sur le sujet, découvrez notre article complet.

Extension du forfait mobilités durables

Un décret du 18 juin 2024 étend le forfait mobilités durables aux agents qui disposent d’un transport collectif gratuit entre leur domicile et leur lieu de travail.

Un décret du 9 décembre 2020 a en effet mis en place le remboursement total ou partiel des frais engagés par les agents des collectivités territoriales dans le cadre de leurs déplacements à vélo, en covoiturage ou en transport collectif entre leur domicile et leur lieu de travail.

Seront éligibles tous les déplacements effectués durant l’année 2023. La date de dépôt de la déclaration sur l’honneur au titre de l’année 2023 est fixée au 31 mai 2024. Les collectivités devront prendre une délibération.

Allocation chômage revalorisée au 1er juillet 2024

L’Unédic a décidé d’augmenter les allocations chômage de 1,2 % à compter du 1er juillet 2024.
La revalorisation de l’allocation minimale et de la partie fixe s’applique à l’ensemble des allocataires concernés par ces paramètres.

Les évolutions sont les suivantes :

  • L’allocation minimale est portée à 31,97 € par jour (contre 31,59 € jusqu’à présent).
  • La partie fixe de l’ARE (allocation d’aide au retour à l’emploi) passe à 13,11 € par jour indemnisé (contre 12,95 €).
  • L’allocation minimale ARE formation grimpe de 22,61 € à 22,88 € par jour.
  • Les salaires journaliers de référence (SJR), intégralement constitués par des rémunérations anciennes d’au moins 6 mois et servant au calcul de l’allocation, augmentent de 1,2 %.
  • Le plancher relatif à l’application du coefficient de dégressivité se rehausse à 64,48 € (contre 63,72 € jusque-là).

+ 5 points d'indice pour chaque agent à compter de janvier 2024

Le décret du 28 juin 2023 prévoit qu’à partir de janvier 2024, l’ensemble des agents publics (titulaires et contractuels) bénéficieront d’une revalorisation de 5 points d’indice.

NB : une nouvelle correspondance entre indice brut et indice majoré s’applique (annexe du décret).

La cotisation patronale déplafonnée d'assurance vieillesse

Le taux patronal déplafonné d’assurance vieillesse connait une hausse au 1er janvier 2024. Le taux passe de 1,90 % à 2,02 % soit + 0,12 % d’augmentation.

Cette cotisation s’applique pour le régime général IRCANTEC et a pour base l’ensemble de la rémunération brute.

Augmentation du SMIC au 1er janvier 2024

Comme annoncé mi-décembre, la revalorisation annuelle du SMIC atteindra +1,13 % au 1er janvier 2024. Selon le décret n° 2023-1216 du 30 décembre 2023, la valeur brute du SMIC horaire passera de 11,52 € à 11,65 €, soit 1 766,92 € mensuels.

Cette augmentation du SMIC impactera directement les salaires des contrats de droit privé (apprentis et contrats aidés) mais aussi les profils à statut particulier (assistants maternels et assistants familiaux). L’impact financier sera une nouvelle fois plus important pour les conseils départementaux compte tenu de la proportion importante d’agents relevant du cadre d’emploi des assistants familiaux.

L’octroi de 5 points d’indice majorés à l’ensemble des agents titulaires et contractuels de droit public au 1er janvier 2024 aura pour effet de neutraliser l’impact de la hausse du SMIC sur les traitements. Une hausse de 3,1 % du SMIC aurait été nécessaire pour que l’indice minimum de traitement soit de nouveau rehaussé.

Pour rappel, l’indice minimum de traitement au 1er janvier 2024 passera de 361 à 366 (indice majoré). La rémunération brute minimum des agents publics sera donc de 1 801,73 €, soit 34,8 € au-dessus du SMIC.

Promotions internes : vers un assouplissement des quotas à partir de janvier 2024

La promotion interne des agents des collectivités territoriales est soumise à des quotas.

Le décret, entrant en vigueur le 1er janvier 2024, vient assouplir ce mécanisme pour faciliter la promotion des agents. Les recrutements externes sont réduits et des clauses de sauvegarde s’appliquent si le recrutement de fonctionnaires est trop faible.

Jusqu’au 1er janvier 2024, plusieurs règles s’appliquaient pour déterminer le nombre de promotions internes possibles :

  • Une promotion interne au sein d’un cadre d’emplois était ouverte dès lors que 3 recrutements de fonctionnaires avaient été effectués sur ce même cadre depuis la publication de la dernière liste d’aptitude
  • Une clause de sauvegarde fixe un nombre de promotions possibles au sein d’un cadre d’emplois en appliquant le quota prévu (1/3) à 5 % des effectifs du cadre d’emplois considéré (nbr d’agents x 5 % x 1/3)
  • Une promotion pouvait être sollicitée si le quota de promotion au sein d’un grade n’avait pas été atteint sur une période de 4 ans

Ce décret vient diminuer le quota à 1 promotion pour 2 recrutements. Il fait passer le taux de fonctionnaire à prendre en compte dans le calcul de la clause de sauvegarde à 8 % et si le quota de promotion au sein d’un grade n’a pas été atteint sur une période de 2 ans, une promotion peut être sollicitée.

Création d'une indemnité de résidence spécifique pour les agents exerçant leurs fonctions dans certaines communes de l'Ain (01) et de la Haute-Savoie (74)

Le décret n° 2023-1168 du 12 décembre 2023 prévoit, à compter du mois de décembre 2023, la création d’une indemnité de résidence spécifique pour les agents exerçant leurs fonctions dans certaines communes de l’Ain (01) et de la Haute-Savoie (74).

Cette indemnité est égale à 3 % de leur traitement soumis à retenue pour pension. Les agents verront, concrètement, leur rémunération augmentée d’au moins 640 euros bruts par an.

Les communes concernées, situées à proximité de Genève, sont toutes confrontées à des tensions très fortes sur le marché immobilier. Elles sont classées en zone géographique A dans les conditions prévues à l’article D. 304-1 du code de la construction et de l’habitation, ou contenues au sein d’une unité urbaine comportant une commune classée en zone géographique A. Concrètement, 133 communes sont impactées.

Revalorisation du métier de secrétaire de mairie

À terme, il n’y aura plus de recrutement en catégorie C et des dispositions spécifiques seront mises en place comme des formations et la bonification d’ancienneté. 

Retrouvez l’article complet : Revalorisation du métier de secrétaire de mairie

Effet année pleine des revalorisations 2023

Point d'indice : une revalorisation de + 1,5 % au 1er juillet 2023

Le décret n° 2023-519 du 28 juin 2023 acte une hausse de 1,5 % du point d’indice au 1er juillet 2023.

Cette hausse s’applique à l’ensemble des agents publics et porte la valeur du point d’indice à 4,92278333 € contre 4,85 € auparavant.

Revalorisation des bas salaires : jusqu'à 9 points d'indice au 1er juillet 2023

Ce même décret fixe les modalités d’application de la refonte des grilles indiciaires annoncé par le gouvernement en juin 2023.

À compter du 1er juillet 2023 les indices majorés des grilles indiciaires des catégories C et B correspondants aux indices bruts 367 à 396 seront réévalués.

Initialement orientée vers les grilles C1 et B1, cette mesure a un impact plus large compte tenu de la nouvelle correspondance entre indices bruts et indices majorés.

Prise en charge des abonnements transport revu à la hausse

Selon le décret n°2023-812 du 21 août 2023, afin de contrer la hausse des coûts liés au transport et favoriser les déplacements en transports collectifs, le taux de prise en charge minimum des abonnements transport passe  de 50 à 75 % au 1er septembre 2023. Cette prise en charge reste cumulable avec le forfait mobilité durable.

L’effet report en 2024 sera de 8 mois.

Des nouveautés sur le compte épargne-temps (CET)

La revalorisation des forfaits de CET au 1er janvier 2024

Annoncée en juin 2023, la revalorisation des montants forfaitaires d’indemnisation des jours placés sur CET prendra effet à compter du 1er janvier 2024. L’arrêté du 24 novembre 2023 stipule que les forfaits seront revalorisés comme suit :

• Catégorie A : 150 € bruts par jour (au lieu de 135 €)
• Catégorie B : 100 € bruts par jour (au lieu de 90 €)
• Catégorie C : 83 € bruts par jour (au lieu de 75 €)

Rappelons que pour le versant territorial, la monétisation des jours inscrits sur le CET n’est possible seulement si la collectivité a adopté une délibération concernant l’indemnisation.
L’arrêté s’appliquera à compter du 1er janvier 2024.

Un décret 2024-15 du 9 janvier 2024 et un arrêté du 9 janvier 2024 viennent modifier les dispositions du décret relatif au compte épargne-temps dans la fonction publique territoriale.

Pour l’année 2024, cette dérogation est de  :

  • 70 jours
  • Ou « pour l’agent dont le nombre de jours épargnés au terme de l’année 2023 excède soixante jours, au nombre de jours épargnés augmenté de dix jours » soit 70 jours

Ces articles pourraient vous intéresser

Compte épargne-temps : Fixation d’un plafond sur le nombre de jours à indemniser

Il est désormais autorisé aux collectivités d’instituer un plafond pour le nombre de jours indemnisés dans le cadre du CET.

Protection sociale complémentaire : Quelle date dans les établissements de santé ?

Malgré plusieurs propositions parlementaires plaidant pour retarder sa mise en œuvre, la protection sociale complémentaire sera bel et bien instaurée au 1er janvier 2026 dans les établissements publics de santé.

SMIC : Revalorisation entre 1 % et 1,5 % au 1er janvier 2026 ?

Inscrit dans la mouture actuelle du budget 2026, le SMIC pourrait à nouveau grimper dans quelques mois.

Fonction publique territoriale : L’absentéisme décortiqué

Adelyce a mené une grande étude sur l’absentéisme dans la FPT. Données exclusives, impacts des mesures étatiques (jour de carence, 90 % de la rémunération pour les arrêts maladie), leviers d’action RH.

Nos articles vous intéressent ? 

Abonnez-vous et recevez notre newsletter
toutes les deux semaines

En soumettant ce formulaire, vous acceptez qu'Adelyce mémorise et utilise vos données personnelles selon les conditions stipulées dans la politique de confidentialité.

Merci pour votre inscription !

Rendez-vous dans quelques jours pour
notre prochaine newsletter.